mardi 2 mai 2017

2/05/17 : le mai le joli mai

Les mots
basculer
les médicaments
la carence en (vitamines)
un souvenir / une mémoire
carcéral.e
avoir un AVC
s'ancrer
un balbutiement
"ça n'en est qu'à ses balbutiements"


La campagne présidentielle : l'abstention

La campagne présidentielle entre les deux tours :



un exemple du jeu du ni oui ni non ici


L'olfactothérapieun article du magazine causette
Parler des sensations



Les cinq sens
Noms
verbes
La vue
L’ouïe
L’odorat
Le toucher
Le goût
Une image
Un son
Une odeur, un parfum
Une texture
Un goût, une saveur
Regarder, voir
Ecouter, entendre
Sentir, humer
Sentir
Goûter


L’odorat :
Ça sent bon / ça sent mauvais, *ça pue
ça a l'odeur de ....
Je sens l’odeur / le parfum

Le goût
C’est bon, c’est mauvais
Ça a bon goût, ça a mauvais goût

Ça a le goût de …

évoquer un souvenir
ça me fait penser à ....
ça m'évoque ...
ça me rappelle...

Le feuilleton du printemps

épisode 3

Episode 3

10 bis- Salle d’attente-Gynécologue
Sarah s’apprête à taper à l’ordinateur quand son téléphone se met à sonner. Elle ferme l’ordinateur, cherche son téléphone dans son sac.
Sarah
Ah, enfin c’est Céleste…
Elle décroche.
Sarah
Allo ? (…) Oh non… (…) Ne bouge pas, j’arrive.

Sarah glisse son ordinateur dans son sac et en sort une grande enveloppe. Elle se lève.
Sarah
Tiens Paul, garde mes trompes.

Elle lui tend l’enveloppe contenant ses résultats et quitte la salle d’attente.
11- Salle d’attente-Psy
Gin est toujours allongée sur le sofa. Les jambes croisées, à l’aise, elle écrit un texto.
Gin (énonce à mesure qu’elle tape)
 « Coucou Clément, j’ai été chercher tes chemises au pressing, elles sont sur le lit dans notre chambre. J’ai fait les courses pour ce soir aussi. Sinon, je voulais te dire que… (les yeux au ciel, elle réfléchit) j’ai revu J-C. Je l’aime… (elle réfléchit) on s’aime, et je vais partir vivre avec lui. (Elle réfléchit) Je m’excuse de ce message abrupt, mais… (elle réfléchit) voilà. (Elle réfléchit) Je t’embrasse.» Et j’envoie.

Elle envoie le message. Presque immédiatement son téléphone annonce un message.
Gin
Déjà ? (elle lit le message, puis, terrorisée) Ah !!!!!!!

12- Urgences
La salle d’attente des urgences d’un hôpital.
Céleste est assise, en larmes.
Entre Sarah. Elle s’approche d’elle, se penche pour la prendre dans ses bras. Céleste redouble de sanglots. Sarah s’assied à ses côtés.
Céleste
Ah Sarah… Déjà…
Sarah
Une chance, j’étais tout près. Alors ?
Céleste
Ils sont en train de l’opérer.
Sarah
Comment il s’est fait ça ?
Céleste
Il a passé le poing dans la vitre du café.
Sarah
Et il l’a cassée ?
Céleste
Oui.
Sarah
Aïe.

Céleste pleure de nouveau.
Céleste
Il y avait du sang partout, c’était horrible… Tu as un mouchoir ?
Sarah
Non. Tu veux ma manche ?
Céleste
T’inquiète, je vais prendre ma robe.

Céleste commence à se moucher dans sa robe.
Sarah
Enfin, ne te mouche pas dans du satin, prends plutôt ma manche, on s’en fiche, c’est pas du satin, c’est du coton.
Céleste
Ça va aller, merci.
Sarah
Mais pourquoi il a fait ça ?
Céleste (reniflant)
A cause du concours.
Sarah
Il a raté sa scène, c’est ça ?
Céleste
Non, la sienne il l’a réussie. C’est la mienne qu’il a ratée.
Sarah
Comment ça, « ta » scène ?
Céleste
Il a eu un trou en me donnant la réplique. Au tout début.
Sarah (dans un murmure)
Quel con… Mais quel con…
Céleste
Je suis rentrée sur scène comme prévu, j’ai commencé à manger les macarons …
Sarah
Et… ?
Céleste
Ensuite c’était à son tour d’entrer en scène. Il rentrait et on devait commencer à jouer… alors… il est arrivé sur scène et… il n’a rien dit… il me regardait sans rien dire. Moi j’attendais qu’il commence à parler, qu’il dise « Est-ce que c’est l’alouette qui gazouille ? » pour que je réponde : « oui c’est elle ». Qu’il dise « est-ce que c’est l’écureuil qui fourrage par-là ? » pour que je réponde : « oui ». Je ne voyais pas comment faire pour jouer toute seule …
Sarah
Oui, je comprends.
Céleste
Alors j’attendais, j’attendais…
Sarah
Et?...
Céleste
Rien.
Sarah
Rien ?
Céleste
Rien. J’ai continué à manger mes macarons de façon mécanique. Au bout d’un moment ils ont dit « merci mademoiselle, merci monsieur », et on est sortis. Lui ne disait toujours rien. On est allés dans un café, on a commandé des bières, on les a bues cul sec, sans rien se dire. Je suis retournée au comptoir pour commander deux autres bières, et quand je me suis revenue, il avait mis son poing dans la vitre.
Sarah
Ma Céleste… Je suis désolée…

Elles sont dans les bras l’une de l’autre.
Sarah
Bon, allons-y, tu dois mourir de froid dans ta robe…
Céleste
Mais je reste ici.
Sarah
Comment ça ?
Céleste
Je ne vais pas laisser Prométhée tout seul…
Sarah
Mais il n’a pas des parents, une tante, des cousins, des amis ? Je ne sais pas moi…
Céleste
Toute sa famille vit en Bretagne, et Prométhée s’est fâché avec tout le monde. Il n’a plus que moi. Je ne vais pas m’en aller maintenant, ça serait horrible, complétement immoral… Et ton Bauman, que tu cites à tout bout de champ, serait bien d’accord avec moi.
Sarah
Mon Bauman te conseillerait d’oublier Prométhée, de lire Kierkegaard, et de te comporter comme lui, en faisant exactement le contraire de ce que tu prônes. C’est ça être jeune : s’acheter des fringues affreusement chers tout en crachant sur la société de consommation, clamer qu’on aime à en mourir un homme et le tromper avec le premier venu, critiquer ceux qui nous aiment le plus en étant certain d’être dans son bon droit. C’est ça la beauté de la jeunesse, et sa vérité.
Céleste
Qu’est-ce qu’il a fait Kierkegaard ?
Sarah
Il a écrit « L’éloge du mariage » et annulé le sien.
Céleste
C’est pas mal.
Sarah
C’est très bien. Je te le recommande.
Un temps.
Céleste
De toutes façons, je ne partirai pas tant qu’il ne sera pas sorti d’affaire. Ça serait trop horrible.
Sarah
Alors moi je reste avec toi parce que tu es trop conne.
Céleste
Fais ce que tu veux.


Céleste se remet à pleurer.
Céleste
Je suis nulle Sarah…
Sarah
Mais non, tu n’es pas nulle… Juste… conne.
Céleste
Je voulais tellement l’avoir. Je vois bien que tout le monde me juge. Que papa et maman me prennent pour une idiote parce qu’à chaque fois je rate mes auditions, que je dépense trop d’argent et que je m’acharne à vouloir être comédienne alors que ça ne marche pas... J’ai l’impression que maman attendait tellement de moi… Tu sais, un jour elle m’a avoué qu’elle m’avait appelée Céleste parce que j’étais un cadeau du ciel … tu parles d’un cadeau, une fille ratée…
Sarah
Elle t’a dit ça ? Mais elle ment comme elle respire, c’est moi qui voulais que tu t’appelles comme ça, en hommage à la femme de Babar. J’aimais tellement Babar… 

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